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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-01-05 | [This text should be read in francais] | Submited by Yigru Zeltil
à Pierre Mabille
Je ne suis pas pour les adeptes Je n'ai jamáis habité au lieu dit La Grenouillière La lampe de mon coeur file et bientôt hoquette à l'approche des parvis Je n'ai jamáis été porté que vers ce qui ne se tenait pas à carreau Un arbre élu par l'orage Le bateau de lueurs ramené par un mousse L'édifice au seul regard sans clignement du lézard et mille frondaisons Je n'ai vu à l'exclusion des autres que des femmes qui avaient maille à partir avec leur temps Ou bien elles montaient vers moi soulevées par les vapeurs d'un abîme Ou encore absentes il y a moins d'une seconde elles me précédaient du pas de la Joueuse de tympanon Dans la rue au moindre vent où leurs cheveux portaient la torche Entre toutes cette reine de Byzance aux yeux passant de si loin l'outre-mer Que je ne me retrouve jamais dans le quartier des Halles aù elle m'apparut Sans qu'elle se multiplie á perte de vue dans les glaces des voitures des marchandes de violettes Entre toutes l'enfant des cavernes son étreinte prolongeant de toute la vie la nuit esquimau Quand déjà le petit jour hors d'haleine grave son renne sur la vitre Entre toutes la religeuse aux lèvres de capucine Dans le car de Crozon à Quimper Le bruit de ses cils dérange la mésange charbonnière Et le livre à fermoir va glisser de ses jambes croisées Entre toutes l'ancienne petite gardienne ailée de la Porte Par laquelle les conjectures se faufilent entre les pousse-pousse Elle me montre alignées des caisses aux inscriptions idéographiques le long de la Seine Elle est debout sur l'oeuf brisé du lotus contre mon oreille Entre toutes celle qui me sourit du fond de l'étang de Berre Quand d'un pont des Martigues il lui arrive de suivre appuyée contre moi la lente procession des lampes couchées En robe de bal des méduses qui tournoient dans le lustre Celle qui feint de ne pas être pour tout dans cette fête D'ignorer ce que cet accompagnement repris chaque jour dans les deux sens a de votif Entre toutes Je reviens à mes loups à mes facons de sentir Le vrai luxe C'est que le divan capitonné de satin blanc Porte l'étoile de la lacération Il me faut ces gloires du soir frappant de biais votre bois de lauriers Les coquillages géants des systèmes tout érigés qui se présenten! en coupe irrégulière dans la campagne Avec leurs escaliers de nacre et leurs reflets de vieux verres de lanternes Ne me retiennent qu'en fonction de la part de vertige Faite à l'homme qui pour ne rien laisser échapper de la grande rumeur Parfois est alié jusqu'à briser le pédalier Je prends mon bien dans les failles du roc là où la mer Precipite des globes de chevaux montes de chiens qui hurlent Où la conscience n'est plus le pain dans son manteau de roi Mais le baiser le seul qui se recharge de sa propre braise Et mêrne des êtres engagés dans une voie qui n'est pas la mienne Qui est à s'y méprendre le contraire de la mienne Elle s'ensable au départ dans la fable des origines Mais le vent s'est levé tout á coup les rampes se sont mises à osciller grandement autour de leur pomme irisée Et pour eux ç'a été l'univers défenestré Sans plus prendre garde à ce qui ne devrait jamáis finir Le jour et la nuit échangeant leurs promesses Ou les amants au défaut du temps retrouvant et perdant la bague de leur source O grand mouvement sensible par quoi les autres parviennent à âtre les miens Même ceux-là dans l'éclat de rire de la vie tout encadrés de bure Ceux dont le regard fait un accroc rouge dans les buissons de mûres M'entraînent m'entraînent où je ne sais pas aller Les yeux bandés tu brûles tu t'éloignes tu t'éloignes De quelque manière qu'ils aient frappé leur couvert est mis chez moi Mon beau Pélage couronné de gui ta tête droite sur tous ces fronts courbés Joachim de Flore mené par les anges terribles Qui à certaines heures aujourd'hui rabattent encoré leurs ailes sur les faubourgs Où les cheminées fusent invitant à une résolution plus proche dans la tendresse Que les roses constructions heptagonales de Giotto Maître Eckhart mon maître dans l'auberge de la raison Où Hegel dit à Novalis Avec lui nous avons tout ce qu'il nous faut et ils partent Avec eux et le vent j'ai tout ce qu'il me faut Jansénius oui je vous attendais prince de la rigueur Vous devez avoir froid Le seul qui de son vivant réussit á n'être que son ombre Et de sa poussière on vit monter menaçant toute la ville la fleur du spasme Pâris le diacre La belle la violée la soumise l'accablante La Cadière Et vous messieurs Bonjour Qui en assez grande pompe avez bel et bien crucifié deux femmes je crois Vous dont un vieux paysan de Fareins-en-Dôle Chez lui entre les portraits de Marat et de la mère Angélique Me disait qu'en disparaissant vous avez laissé à ceux qui sont venus et pourront venir Des provisions pour longtemps |
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